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Bulletin de psychologie
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Numéro 533, tome 67 (fasc. 5), année 2014 - Regards sur Henri Piéron



• dossier : Regards sur Henri PiĂ©ron

Turbiaux (Marcel).— Henri Piéron (1881-1964) de face et de profil, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 355-361.

Résumé : Il y a cinquante ans, mourait Henri Piéron, dont la mémoire est encore vivace par les institutions qu’il a fondées ou contribué à créer, entre autres, l’Institut de psychologie, l’Institut national d’orientation professionnelle, la bibliothèque qui porte son nom et une activité scientifique intense dans la recherche, l’enseignement et l’application d’une « psychologie objective », qu’il caractérisait comme ayant renoncé à l’étude de l’homme total pour celle des fonctions isolées, permettant, selon lui, d’établir des lois. Il était également un ami du Bulletin de psychologie, qui lui consacra, d’ailleurs, un numéro spécial d’hommage en 1951 et qui ne pouvait omettre d’accompagner cet anniversaire. Après une présentation, où sont brièvement résumées la vie, l’œuvre et la personnalité d’Henri Piéron, Michel Huteau et Serge Blanchard, Serge Nicolas, Annick Ohayon et Thérèse Charmasson proposent une vision contemporaine d’une œuvre et d’un homme, à qui la psychologie doit, en partie, son indépendance.
Title: Henri Piéron’s full-face and profile (1881-1964)
Abstract : Fifty years ago, died Henri Piéron, whose memories are still.green for the institutions he founded or contributed to create, among others, the Institut de psychologie, the Institut d’orientation professsionnelle, the library wearing his name and an intense scientific activity in research, in teaching and the application of an “objective psychology”, he characterized as having renounced to the study of the total man for that of the isolated functions, allowing, according to him, to establish laws, He was also a friend of the Bulletin de psychologie, which dedicated a special issue in homage to him in 1951 and could not omit to get part to this anniversary. After a presentation, where are briefly summed up Henri Piéron’s life, work and personality, Michel Huteau et Serge Blanchard, Serge Nicolas, Annick Ohayon et Thérèse Charmasson propound a contemporary view of a work and a man, to whom psychology is, in part, indebted for its independence.


Huteau (Michel), Blanchard (Serge).— Henri Piéron, la psychologie de l'orientation professionnelle, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 363-384.

Résumé : Inspiré par les idées d’Édouard Toulouse qui militait pour l’avènement d’une société plus rationnelle et plus juste, Henri Piéron a contribué à développer une orientation professionnelle (OP) scientifique s’appuyant sur l’utilisation de tests psychologiques valides. Selon lui, l’OP doit rechercher le meilleur appariement entre des caractéristiques individuelles et des exigences des professions. Il est l’un des fondateurs de l’Institut national d’orientation professionnelle, créé en 1928 pour former les conseillers d’orientation professionnelle, pour organiser un service de recherche des tests, et pour contrôler la rigueur des méthodes adoptées. Les pratiques d’OP ont suscité de nombreuses questions relatives aux aptitudes et à l’hérédité, à l’évaluation globale ou analytique de l’intelligence, aux dimensions éducatives et développementales de l’OP.
Title: Henri Piéron and the vocational counseling
Abstract : Henri Piéron has been influenced by Edouard Toulouse’s project of building a more rational and just society. Henri Piéron has devoted to a scientific conception of vocational guidance, based upon using valid psychological tests. For his point of view, the vocational guidance practice must search for the best fit between individual characteristics and professional needs. He is one of the founder members of the National institute of vocational guidance, founded in 1928 for training vocational guidance counselors, for developing psychological tests, and for evaluating the validity of the methods used. The practices developed in vocational guidance entails heredity versus learning, global versus analytic evaluation of intelligence, as welle as the educative and developmental dimensions of vocational guidance.


Nicolas (Serge), Pins (Delphine).— La loi de Piéron et les premiers instruments de mesure des temps de réaction, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 385-407.

Résumé : C’est en 1912 qu’Henri Piéron (1881-1964) prend la direction du laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne, après la disparition d’Alfred Binet (1857-1911). À cette époque, il oriente ses travaux expérimentaux dans le domaine de la psychochronométrie, où l’on utilise, dans le laboratoire, deux des plus fameux instruments de mesure des temps de réaction (TR) : le chronoscope de Hipp et le chronomètre d’Arsonval. Bien que les psychologues allemands et américains aient privilégié l’utilisation du chronoscope inventé par Matthäus Hipp (1813-1893), les psychologues français ont, quant à eux, préféré utiliser, à cause de sa maniabilité et de son format portable, le chronomètre inventé, en 1886, par Jacques Arsène d’Arsonval (1851-1940). C’est à l’aide de ces deux appareils, dont on présente les principales caractéristiques dans la première partie de cet article, que Piéron va étudier la loi énoncée par Wundt en 1874, selon laquelle les temps de réaction varient en sens inverse de l’intensité excitatrice, et d’autant plus vite qu’on se situe au voisinage du seuil. Piéron sera le premier à formuler mathématiquement cette loi, appelée depuis lors Loi de Piéron, valable pour toutes les modalités sensorielles. Selon cette loi, la décroissance des TR est de nature hyperbolique et tend vers une limite constante, échappant à l’influence des intensités, la décroissance se faisant en raison inverse d’une certaine puissance de l’intensité excitatrice. Il s’agit d’une loi encore largement citée dans les travaux actuels en psychophysiologie.
Title: The Pieron's law and the first tools of measurements of the speed's reaction
Abstract : In 1912 Henri Piéron (1881-1964) became Chairman of the Physiological Psychology Laboratory at the Sorbonne after the death of Alfred Binet (1857-1911). Meanwhile, he decided to refocus his research in the field of psycho-chronometry with the use of two of the most famous tools for measuring reaction times (RTs): The Hipp chronoscope and the d’Arsonval chronometer. Although German and American psychologists have flavored the use of the chronoscope invented by Matthäus Hipp (1813-1893), the French psychologists have used preferably, due to its maneuverability and its portability, the chronometer invented in 1886 by Jacques Arsène d’Arsonval (1851-1940). Accordingly to these two devices, which are presented in the first part of this paper, that Piéron studied the law enunciated by Wundt in 1874. According to this law RTs vary inversely with the intensity of the stimulation, and even more quickly in threshold region. Piéron has been the first to mathematically formulate this law, known now as Piéron’s Law, and applied for the different sensory modalities. According to Piéron’s law, the decay of RTs is hyperbolic in nature; reaching a plateau where it is then no longer influenced by intensity, the decrease is inversely proportional to some power of the stimulus intensity. Piéron’s law is still widely cited in current work in psychophysiology.


Ohayon (Annick).— Ce qui énervait Henri Piéron, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 409-414.

Résumé : Pendant plus d’un demi-siècle, Henri Piéron consacra toute son énergie à créer et développer les applications sociales de la psychologie. Il était très conscient des enjeux politiques, économiques mais aussi scientifiques que ces nouvelles pratiques allaient soulever, particulièrement dans les domaines des affaires et de l’entreprise. Il ne put, cependant, empêcher certaines dérives commerciales ou charlatanesques, conduites au nom de la psychologie par des gens qui n’étaient pas psychologues. Étudier les colères d’Henri Piéron n’est pas anecdotique, mais contribue à éclairer certains aspects cruciaux de l’histoire de la psychologie appliquée.
Title: About Henri Piéron's anger
Abstract : During more than a half century, Henry Piéron was devoted by creating and by developping some social applications of Psychology. Nevertheless, he did not ignore what was at stake in these new practices – from political, economic and scientific points of view – especially in the fields of Industrial and Business Psychology. But he could not prevent commercial disgressions and charlatanism, mostly the fact of people who were not psychologists. Analyzing Piéron’s angers and their both scientific and political motivations is an other way to visit some crucial features of the history of Applied Psychology.


Charmasson (Thérèse).— Les archives d'Henri Piéron, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 415-419.

Résumé : Dans son dernier testament, le 10 septembre 1964, Henri Piéron lègue ses biens à l’université de Paris « pour être utilisés au bénéfice de l’Institut de psychologie » et confie à Yves Galifret, Alfred Fessard, Paul Fraisse, Maurice Reuchlin et Colette Bénassy-Chauffard le soin de ce qui peut être « utilement gardé [parmi ses] dossiers et papiers scientifiques et administratifs très divers ». La plus grande partie des archives d’Henri Piéron, transférées de sa maison du Vésinet à l’Institut de psychologie à Paris, rue Serpente, après classement et inventaire, a été déposée aux Archives nationales en 1988 où elles sont consultables, sous les cotes 520 AP 1 à 51, selon les délais de communication applicables aux archives publiques. Une partie de la correspondance et un reliquat de dossiers sont encore conservés à la réserve de la bibliothèque Henri Piéron de l’Institut de psychologie. Cet article présente l’ensemble du fonds d’archives personnelles d’Henri Piéron et propose une analyse des différentes catégories de dossiers conservés, fournissant ainsi au chercheur des clés pour la compréhension de l’œuvre d’Henri Piéron.
Title: The Henri Piéron's archives
Abstract : In his latest will dated September the 10th 1964, Henri Piéron bequeathed all his possessions to the University of Paris, “to be used for the benefit of the Institute of Psychology” and gave Yves Galifret, Alfred Fessard, Paul Fraisse, Maurice Reuchlin and Colette Bénassy-Chauffard the responsibility of taking care of what could be “usefully kept” among his “various scientific and administrative files and papers”. Most of the archives of Henri Piéron have been transferred from his Vésinet house to the Institute of Psychology, in Paris, rue Serpente. After classification and inventory, they have been deposited in the National Archives in 1988, where they can be consulted, under the call number 520 AP 1 to 51, after the statutory time limit set for public archives. Some of his correspondence and remained files are however still kept at the Henry Piéron library at the Institute of Psychology. This article presents the entire personal archives of Henri Piéron and analyses the different files categories to provide researchers with the keys for understanding Henri Piéron’s work.


• autres travaux

Rouveau (Frédérique), Pommier (François).— Maternité et toxicomanie : le suivi psychothérapeutique lors d'une hospitalisation conjointe mère-enfant, Bulletin de psychologie, Tome 67 (5), N°533, 2014, p. 421-426.

Résumé : La maternité et l’hospitalisation conjointe mère-enfant constituent des facteurs favorables à l’engagement dans un suivi psychothérapeutique. Qu’en est-il pour les femmes toxicomanes ? Au travers d’une approche théorique et clinique, le suivi psychothérapeutique de Fantine, jeune femme toxicomane dépendante au sulfate de morphine (Skénan), nous permet de présenter la spécificité du cadre de prise en charge à l’Hôpital mère-enfant de l’Est parisien. Ce cas clinique rend compte de la possibilité d’accueillir les mouvements issus des processus archaïques de la patiente, dans un espace où ils pourront être contenus, accompagnés, élaborés dans la relation transféro-contretransférentielle. L’enjeu de l’hospitalisation est d’appréhender les différentes voies régressives, liées à la construction de l’identité de mère pour la patiente. Ainsi, alors qu’une relation psychothérapeutique dans ce cadre s’enclenche bruyamment, un changement radical de la patiente s’opère aussi bien dans la relation à son enfant que dans l’abandon complet de sa consommation.
Title: Motherhood and drug addiction: The psychotherapeutic follow-up during a both hospitalization mother-child
Abstract : The motherhood and the both hospitalization mother-child constitute factors favorable to the commitment in a psychotherapy. What about woman drug addicts? Concerning with a theoretical and clinical framework, Fantine’s psychotherapy, a young drug addict woman was dependent in the sulfate of morphine (Skenan), which allows us to present features of the care and support provided by “Hôpital Mère-Enfant de l’Est Parisien”. This clinical approach reports the possibility to take into account the patient’s behavior derived from archaic processes in a place where they can be embraced, accompanied and elaborated in the transfer-countertransfer relationship. The goal of hospitalization is to grasp the different regressive outcomes coming from the construction of the patient’s motherhood identity. So, while a psychotherapeutic relationship in this support, were made with a drastic change of the patient as well in the relationship to her child as in the complete stop of the drug addiction.


• actualitĂ© de la psychologie • résumés des articles, abstracts

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